vendredi 8 juin 2007

Un Printemps qu’on n’oubliera jamais

Il y a exactement 2 mois, à l’occasion de ma première contribution pour ce blog, écrite au cœur d’une tempête typique de la semaine 14, je consacrais mon récit aux différentes joies que le ski m’apportais. Comme il est fort probable que ces quelques mots soient ma contribution finale avant notre arrivée, je considère presque de mon devoir de vous dire si tout ce que j’ai écrit est toujours vrai pour moi. Comment ais-je évolué au cours de ce voyage ? Le ski me procure -t’il autant de plaisir ?

Commençons par les principales évolutions de notre environnement. La nuit et les étoiles ont disparues et le soleil nous accompagne 24 h sur 24. Du coup nous sommes décalés avec cet étrange horaire de GMT+12 qui échange midi avec minuit, nous amenant à dormir le jour et à skier pendant que l’Europe dort.

La neige se transforme incessamment, fond et regèle à l’occasion des rapides changements de températures oscillant de moins 30°C à un confortable 0°C.

Depuis que le ciel bleu nous entoure, nous restons néanmoins en alerte, attendant encore et toujours la véritable énorme tempête de neige comme les Californiens attendent leur grand tremblement de terre.

L’évolution du temps et des températures a complètement transformé la manière de faire la trace, nous skions dans un mélange de neige, d’eau et de boue qui rend la lutte contre les force de friction de plus en plus dure ce qui nous amène parfois à porter nos pulkas.

Quelques soit les conditions, nos luges doivent suivre nos skis et je maintiens que même après 2 mois je peux encore apprécier ces petites foulées qui vous propulsent jusqu’au sommet de la côte et au bord de la nausée, tout en vous apportant malgré tout une incroyable satisfaction.

Parlons ensuite du groupe qui a vécu ses propres transformations. Les semaines passant, l’enthousiasme initial s’est détérioré avec l’apparition de sous-groupes informels.
Cette rupture naturelle était loin d’être inattendue. Notre groupe est constitué de fortes personnalités, chacun fonctionnant sur sa propre longueur d’onde. Il en reste de l’amertume à certains moments et une certaine tristesse aussi.

Je pense que d’une certaine manière, nous garderons chacun des souvenirs différents de ce voyage, chacun avec ses propres instants magiques, de majestueux instants, les crêtes perdues dans les nuages, fondues dans le blanc total , et qui tout d’un coup, émergent sur fond bleu azur.

Nous avons eu une chance inouïe de pouvoir découvrir le Spitzberg sous ces différents aspects, jour après jour.

Finalement le moment est venu pour nous de déchausser nos skis.
L’aventure était encore au rendez-vous de cette dernière étape de randonnée pédestre et nous rencontrons un festival de nouvelles épreuves: cascades à traverser, toundra et marais transformant la progression pédestre en une véritable épreuve. Nous nous souviendrons longtemps de cette dernière semaine !
C’est tout du moins comment je pense actuellement. On en reparlera dans une semaine pour confirmer si j’avais bien raison.

Comme je l’ai dit auparavant, ce voyage est pour moi un rêve éveillé. Maintenant que l’heure du réveil approche, j’aimerais bien retardé encore un peu la sonnerie. Mais ouvrir les yeux sur un jour nouveau, c’est aussi uneinvitation à se lancer dans de nouvelles aventures.

Salutations depuis notre dernier campement dans la neige

Kim

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