mercredi 2 mai 2007

Les couleurs du Spitzberg



Un mois déjà que nous sommes en route ! Notre départ de Longyearbyen me paraît bien loin et pourtant les jours défilent à toute allure.

Même si les tâches quotidiennes ne sont pas les mêmes qu’en terre civilisée, nous avons ici aussi une routine de tous les jours : faire fondre la neige pour tous les usages domestiques, monter et démonter le campement et bien sûr, notre activité principale : skier.
Les jours se suivent à l’identique mais au-delà de la routine, chaque jour a une couleur et une saveur particulière..

Je ne saurais compter les glaciers et les passes que nous avons traversé ce dernier mois, parcourant un paysage blanc et bleu apparemment infini.



Mais le blanc n’est jamais vraiment blanc. Il devient gris dans la brume épaisse, se nuance de bleu dans l’ombre et se pare de toutes les teintes de rouge, d’orange, de rose dans le soleil du soir, ou plutôt le soleil de minuit, puisque nous sommes passés en régime d’été.

Nous en avons profité pour revoir notre emploi du temps en fonction de l’été Arctique.

Puisque nous n’avons plus à tenir compte de la lumière du jour, nous avons changé notre rythme. Nous skions et avançons l’après-midi et la nuit, dans une très belle lumière solaire, et nous dormons le jour, nous alignant sur le soleil.

Quand le vent se calme, on n’entend aucun bruit dans le grand désert blanc et on a l’impression d’avancer dans une terre morte.


Tous les signes de vie sont alors les bienvenus, comme ce couple de rennes que nous avons croisé à Sorkapp. Ils sont venus tout près, inspecter ces étranges créatures qui pénétraient sur leur territoire.

Nous croisons aussi de plus en plus d’oiseaux.

Nous avons rencontré hier notre second ours polaire mais, comme le premier, il a eu plus peur de nous que nous de lui! Il s’enfuyait déjà alors que nous venions à peine de le repérer.

Visiblement, notre caravane de cinq skieurs, sept pulkas et un chien, rend méfiants la plupart des représentants du règne animal de Svalbard !

Nous remontons peu à peu la côte Est du Spitzberg vers le Nord, dessinant notre trace dans le grand désert de neige aux couleurs si vives, laissant retomber derrière nous le silence.
Hella

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