lundi 23 avril 2007

Jour blanc


Un monde tout blanc, compact et blanc. Blanc comme du porridge.

Un monde sans point de repères, sans haut, ni bas, juste la trace de mes skis derrière moi.

Devant moi, tout est blanc. Il n’y a rien, ou peut-être tout?
Devant moi, un univers invisible.

Impossible de prédire ce qui va surgir devant, au prochain pas, je vais peut-être tout à coup devoir grimper ou glisser dans une pente.
Sans point de repères, le temps et l’espace disparaissent.
L’imagination prend le relais.

Est-ce une montagne devant moi ou une illusion de mon esprit?
Vers quoi est-ce que je me dirige ?
Mes yeux sont mobiles et cherchent désespérément un point précis sur lequel s’attarder mais il n’y a que du blanc, toujours du blanc.

Tout à coup, quelque chose, un petit point. Je le fixe avec difficulté, mais non, ce n’est rien. Juste une poussière sur le verre de mes lunettes de soleil.

Je poursuis ma route et commence à transpirer. C’est donc que ça monte puisque je transpire. Et là, au loin, je discerne les contours d’une montagne, enfin quelque chose sur lequel reposer un instant ses yeux et son esprit.
Mais la montagne disparaît.

A nouveau me voici dans le blanc total et je serais effrayé s’il n’y avait cette trace de skis derrière moi qui guide mes compagnons.

La trace que je laisse me pousse à avancer. Mais voici que Ulli, depuis l’arrière de la caravane, me prévient que je me suis trompé et m’indique la bonne direction. Je me suis encore écarté de notre route.
Je tourne mes skis et je repars, les yeux vissés sur le grand vide blanc. Les yeux aveuglés par le blanc, tournés en moi-même.

Je repars dans ce monde blanc avec pour seul repère ma propre imagination.

Encore un jour blanc, un jour aveugle.

Mats

“le jour blanc” désigne un type de temps où les nuages bas, les chutes de neige et le blizzard, qui transforment constamment le paysage en déplaçant la neige, suppriment toute visibilité et donne une impression de blancheur uniforme.

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