dimanche 29 avril 2007

Une chaise longue, un plongeon et le goût de la vitesse

Des nouvelles toutes chaudes de l’Arctique tout froid !

Confortablement installé dans une chaise longue, je contemple une montagne rouge qui s’élève au-dessus d’une baie gelée.

En savourant un bon bain de mer, j’observe la dérive de la banquise.

Je glisse tranquillement sur mes skis à 45km/h et je vois défiler le paysage sauvage et les glaciers du Sud du Spitzberg.

Vous ne comprenez rien à ce que je vous raconte? Continuez à me lire !

Ces derniers jours ont été remplis d’événements mémorables : paysages à vous couper le souffle, moments forts partagés.


Nous avons installé notre campement et sommes restés une journée entière sur un glacier qui surplombe la baie d’Isbukta, où la mer gelée forme une banquise.
Le contraste entre les falaises sculptées du front du glacier et la mer gelée dans la baie était surprenant.

Et j’ai pris le temps de me modeler un fauteuil confortable dans un bloc de neige pour pouvoir profiter pleinement de la vue.

Désolé, mais je ne vous décrirai pas cette vue.
Non que je ne veuille pas le faire, mais les mots me manquent pour décrire une telle plénitude.
J’ai passé toute l’après-midi et la soirée dans mon fauteuil de neige.
Quand nous sommes repassés à ce même endroit quatre jours plus tard, en remontant du Cap Sud, le fauteuil de neige était toujours là, visible à plus de trois kilomètres à la ronde.

J’ai appris à nager dans le jardin de mes parents. Dès mon plus jeune âge, ils m’ont appris à nager dans une eau froide. Je n’ai pas oublié cet apprentissage.
Avec Lucas nous avons voulu célébré l’arrivée des Frozen Five au point le extrême au Sud du Spitzberg.

Ce Cap Sud, on l’appelle aussi le point d’arrêt. Nous avons pourtant continué sur la banquise sur environ 100 mètres. Puis, nous avons creusé un trou d’un mètre de diamètre à travers une glace d’environ 10 cm d’épaisseur.

Vous allez peut-être me croire fou, mais j’ai adoré et apprécié chaque seconde de ce bain de mer dans une eau à moins 1,9°C.
Je me suis déshabillé, j’ai longuement inspiré, expiré, et je me suis laissé glisser dans le trou pour m’immerger dans l’eau glacée: j’étais à la fois complètement vide et dans un état de concentration extrême.
Un des moments les plus intenses de ma vie !

Dernière énigme : comment accélérer à skis sur une surface de neige plane jusqu’à atteindre 45km/h sans aucune aide mécanique ?

Prenez une aile volante : un peu de tissu de parachute, quelques cordes et hop, vous voilà parti !
Un ami m’a prêté son aile volante pour notre expédition.
Jusqu’à présent, nous nous sommes contentés de nous exercer et n’avons pas encore couvert de longue distance grâce à ce mode de propulsion.
Se trouver entraîné à grande vitesse sur la neige, par la seule force du vent, quel plaisir, quel bonheur!
Plaisir de la vitesse pure sans bruit et sans machine.
Le vent siffle dans les cordages de l’aile volante : c’est la chanson de la vitesse que j’entends.

Ulli

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